Enquête sur les conséquences sanitaires en Franche-Comté de l’accident de Tchernobyl.

Premiers Résultats Octobre 2001

 

Communiqué de presse

 

Suite à l’explosion, le 26 avril 1986, de la 4ème tranche de la Centrale Nucléaire de Tchernobyl (Ukraine) un nuage radioactif a recouvert la France du 1er mai au 3 mai 1986, conduisant à des retombées principalement localisées dans l’Est de la France. En décembre 1997, les autorités sanitaires ont relevé l’intérêt " d’adopter une démarche épidémiologique portant sur les cancers de la thyroïde de l’enfant dans quelques zones choisies de l‘Est de la France (Jura et Corse, par exemple), afin de répondre aux interrogations multiples de la population et du corps médical ".

A la suite de cette catastrophe, de nombreux médecins franc-comtois semblaient constater parmi leur clientèle pédiatrique un nombre croissant de pathologies thyroïdiennes. La section généraliste de l’Union Régionale des Médecins Libéraux de Franche-Comté a donc décidé, dans le cadre de ses missions légales, d’initier une enquête épidémiologique descriptive sur les conséquences sanitaires de l’accident de Tchernobyl, pour acquérir des connaissances qui faisaient alors défaut et mettre en place une éventuelle stratégie de prévention.

L’objectif de cette étude était d’estimer les incidences annuelles des cancers de la thyroïde, des hypothyroïdies ainsi que des diabètes insulinodépendants, chez les moins de 15 ans, sur l’ensemble de la région Franche-Comté, pour la période 1980-1998. La mise en évidence éventuelle d’une augmentation après 1986, et/ou dans le département le plus exposé aux retombées (Jura), constitueraient autant d’arguments en faveur d’un lien avec les dépôts radioactifs.

Un comité de pilotage, présidé par le docteur Martial OLIVIER-KOEHRET et composé de médecins généralistes, de médecins spécialistes libéraux et d’épidémiologistes de la Faculté de Médecine-Pharmacie de Besançon (le professeur Jean-François VIEL et le docteur Patrick ARVEUX), a été mis en place. Le docteur Frédéric MAUNY, recruté pour l’occasion, a coordonné l’ensemble de l’étude. Après l’obtention de l’accord de la Commission nationale de l’informatique et des libertés, l’enquête s’est étalée sur trois ans, pour être aujourd’hui restituée aux médecins libéraux qui ont fourni la majorité des informations de base.

Les points forts de cette étude sont de plusieurs ordres :

Les résultats que nous rendons publics aujourd’hui, pour la Franche-Comté, et à partir des outils méthodologiques à notre disposition, sont principalement les suivants :

  1. Nous ne mettons pas en évidence de variation significative du cancer de la thyroïde de l’enfant, ni dans le temps ni dans l’espace.
  2. Nous concluons à une augmentation significative du diabète insulinodépendant de l’enfant avec le temps, compatible avec les tendances européennes.

Pour autant, ces conclusions sont portées dans un contexte très précis (une région : la Franche-Comté, une classe d’âge : 0-14 ans, une période d’étude : 1980-1998) et ne sauraient être généralisées hâtivement.

A l’issue de cette enquête épidémiologique à visée de Santé publique, les médecins libéraux et singulièrement les médecins généralistes s’affirment comme producteurs et diffuseurs d’une information scientifique, dans une stratégie de prévention à l’égard d’un risque majeur. La méthodologie acquise au cours de cette étude permettra l’émergence d’un authentique surveillance sanitaire régionale, basée sur les acteurs de terrain.

 

contacter

 

Pr Jean-François VIEL, responsable scientifique

Département d’information médicale, Hôpital Saint Jacques, 2 place Saint Jacques

25030 BESANCON CEDEX

tél. 03 81 21 87 38, fax 03 81 21 87 35

courriel : [email protected]

 

Dr Frédéric MAUNY, chargé de la mise en œuvre de l’étude

Département d’information médicale, Hôpital Saint Jacques, 2 place Saint Jacques

25030 BESANCON CEDEX

tél. 03 81 21 87 38, fax 03 81 21 87 35

courriel : [email protected]

 

Dr Martial OLIVIER-KOEHRET, président du comité de pilotage

39, rue Victor GENOUX, 70300 LUXEUIL

tél. 03 84 93 76 40, fax 03 84 93 63 86

courriel : [email protected]